- idolâtre
-
• 1265; lat. ecclés. idolatres, gr. eidôlolatrês, de eidôlon « image » et latreuein « servir, adorer »1 ♦ Didact. Qui rend un culte divin aux idoles. — N. ⇒ 1. gentil, païen.2 ♦ Littér. Qui voue une sorte de culte, d'adoration (à qqn, qqch.). Passion idolâtre.Synonymes :- fétichiste- païenLittéraire. Qui manifeste de l'adoration, de l'admiration pour quelqu'un, une prédilection...Synonymes :● idolâtre adjectif Qui relève de l'idolâtrie : Culte idolâtre. Littéraire. Qui revêt un caractère exclusif et passionné : Amour idolâtre. ● idolâtre (synonymes) adjectif Littéraire. Qui revêt un caractère exclusif et passionnéSynonymes :- exalté- passionnéidolâtreadj. et n. Qui adore les idoles. Peuples idolâtres.|| Subst. Les idolâtres.⇒IDOLÂTRE, adj.A. — 1. [En parlant de pers.] Qui adore les idoles, qui leur voue un culte. Nation, païen, peuple, secte idolâtre. Afin de mieux apprécier le culte dont on les honore chez les chrétiens, voyons dans quel état ils [les tombeaux] ont subsisté chez les peuples idolâtres (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 333) :• 1. Mais le sacrifice réel de l'homme est pratiqué partout ailleurs, mystique chez les chrétiens, réel ou sanglant dans les sociétés idolâtres à la Chine, au Japon, aux Indes...BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 44.2. [En parlant de choses abstraites ou concrètes] Qui est consacré aux idoles. Culte, invocation, religion, temple idolâtre. Des cris d'amour, des hymnes idolâtres retentissent vers le Pacifique! (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 383).— Emploi subst. Massacrer les idolâtres; traiter d'idolâtre; croisade contre les idolâtres; dieu des idolâtres. Il parla de la conversion des idolâtres (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 200). Les idolâtres l'adorent dans leurs idoles (Théol. cath. t. 4, 1, 1920, p. 338).B. — P. anal. Qui manifeste à quelqu'un ou à quelque chose une dévotion exagérée, teintée d'idolâtrie. Admirateur, admiration, adorateur, amant, amour, cœur, foule, mari, mère, soupirant idolâtre; idolâtre de qqn, de qqc. Sa femme, désirée si longtemps, adorée d'une tendresse idolâtre (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 294) :• 2. ... non que je fusse un niais, mais j'étais idolâtre de ma dame et j'aurais traversé les flammes pour l'emporter dans mes bras.CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 26.— Emploi subst. Idolâtre de l'opinion, de la perfection. Ils prennent une fantaisie pour une vocation, et, poussés par une fatalité homicide, ils meurent les uns victimes d'un perpétuel accès d'orgueil, les autres idolâtres d'une chimère (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 8).REM. Idolâtrement, adv. Avec idolâtrie. Mais, elle, témoin des élégances et des triomphes de son sexe, voyant quelquefois une salle entière se lever et applaudir idolâtrement à l'arrivée tardive des femmes, reines alors de la beauté, elle tombait à son tour en jalousie et en tristesse (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 85).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694, idolatre (1694-1740), puis -âtre. Étymol. et Hist. A. 1. 1268 adj. « qui adore une idole » (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 5220); 1530 subst. (PALSGR., p. 233); 2. 1567 « qui ressent un amour passionné pour qqn, qqc. » (RONSARD, Nouvelles Poésies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 12, p. 202, 52 : D'estre de vos beaux yeux ydolastre amoureux [éd. 1564 : seulement amoureux]). B. 1. Ca 1600 « (d'un sentiment) excessif » (A. HARDY, Mort d'Achille, 550 d'apr. FEW t. 4, p. 540a); 2. 1680 honneur idolâtre (RICH.). Forme haplologique pour idololatre empr. au lat. chrét. idololatra, -latres, gr.
« idolâtre »; cf. le latinisme idololatre « idolâtre » (1551, B. ANEAU, Quintil Horatian, p. 193 ds HUG.). L'allongement de -a- est dû à une assimilation au suff. -âtre. Fréq. abs. littér. : 227. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 588, b) 293; XXe s. : a) 296, b) 131. Bbg. RICHARD (W.) 1959, pp. 69-70; p. 247.
idolâtre [idɔlɑtʀ] adj. et n.ÉTYM. XVIe; idolastre, v. 1265, pour idololatre; lat. ecclés. idololatres, du grec eidôlolatrês, de eidôlon « image », et latreuein « servir, adorer ». → suff. -lâtre.❖1 Didact. Qui rend un culte divin aux idoles. ⇒ Ethnique. || Populations idolâtres de l'antiquité (→ Épreuve, cit. 9; hermaphrodite, cit. 3). || Auteur idolâtre et païen (→ Approuver, cit. 19). || Mieux vaut être athée (cit. 5) qu'idolâtre.1 Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns (…)Bible (Segond), 1re épître aux Corinthiens, 10, 7.2 (…) les Romains et les Grecs se mettaient à genoux devant des statues, leur donnaient des couronnes, de l'encens, des fleurs, les promenaient en triomphe dans les places publiques. Les catholiques ont sanctifié ces coutumes, et ne se disent point idolâtres.Voltaire, Dict. philosophique, Idolâtre.3 (…) les images des dieux n'étaient point des dieux. Jupiter, et non pas son image, lançait le tonnerre (…) Les Grecs et les Romains étaient des gentils, des polythéistes, et n'étaient point des idolâtres.Voltaire, Dict. philosophique, Idolâtre.♦ N. || Un, une idolâtre. ⇒ 1. Gentil, païen. || Les idolâtres et les infidèles (→ État, cit. 57). || Abraham environné (cit. 3) d'idolâtres.4 (…) ni les impudiques ni les idolâtres (…) ni les ravisseurs n'hériteront le royaume de Dieu.Bible (Segond), 1re épître aux Corinthiens, 6, 9.5 Sur l'idolâtre impur, mille fois combattu,Tu nous as déchaînés, ivres de ta vertu,Glorieux fils d'Amer, ô Souffle du Prophète !Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Le suaire de Mohammed-ben-Amer… »♦ Par ext. (Choses) :5.1 Jusque sur notre autel votre injuste marâtreVeut offrir à Baal un encens idolâtre.Racine, Athalie, I, 2.2 (Mil. XVIe, Ronsard). Littér. et vieilli. Qui voue un culte, une adoration (à qqn, à qqch.). || Il est idolâtre de cette femme, de sa beauté. ⇒ Fou; idolâtrer. || Un mélomane idolâtre de Mozart. ⇒ Fanatique. || L'amour-propre (cit. 1) rend les hommes idolâtres d'eux-mêmes. ⇒ Autolâtre (Littér.). || Un avare (cit. 16) idolâtre de son argent.6 (…) le baron d'Arques les reçut en père idolâtre de ses enfants.Scarron, le Roman comique, I, XV.7 (…) aux nouveautés, dont je suis idolâtre.Molière, le Misanthrope, III, 1.8 (…) Marcas portait la France dans son cœur; il était idolâtre de sa patrie; il n'y avait pas une seule de ses pensées qui ne fût pour le pays.Balzac, Z. Marcas, Pl., t. VII, p. 756.♦ (Choses). || Le culte (cit. 9) idolâtre d'un grand homme.9 Nous avons tous, presque tous, autrefois professé pour Béranger plus que de l'admiration, c'était un culte; ce culte, il nous le rendait en quelque sorte, puisque lui-même il était idolâtre de l'opinion et de la popularité.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 15 juil. 1850.❖DÉR. Idolâtrement, idolâtrer, idolâtrie.
Encyclopédie Universelle. 2012.